Romane Gouy - 10 plumes féministes
Interview Micro-édition : Romane Gouy - 10 plumes féministes
Comment t'es venu l'idée de cet objet ?
-C'était dans le cadre d'un workshop à l'ECV, là où j'étudie en fait. On devait prendre une dizaine de livres sur un même thème et créer par la suite une affiche, un flyer et un petit book. J'ai choisi le thème du féminisme, et ce qui était important pour moi, c'est que je voulais réunir tous les supports dans un seul et même objet.
-J'ai choisi différentes auteures féministes qui me touchent ou que j'avais envie de lire. Dans le carnet, tu as l'auteure, un petit texte qui résume son livre et sur les côtés en horizontale t'as une petite phrase qui explique qui était l'auteure.
- Le but c'était qu'il se soit vraiment malléable. Donc on a un poster sur le devant qui vient faire couverture du petit carnet, on a ensuite le carnet en lui-même avec la description des auteures et au milieu, il y a une double page en papier-calque, avec toutes les couvertures des livres, et tu as des petits numéros qui te rapportent aux pages des auteures. Et je l'ai pensé comme un poster/flyer.
- À l'intérieur tu as certaines pages qui sont en papier-calque et il y a une citation, un extrait du livre en question, je les ai choisis parce que je trouvais qu'elles sonnaient comme un slogan.
- Sur les pages des auteures, je tenais à mettre leurs photos, pour les mettre en avant. Et il y a ensuite les couvertures qui viennent compléter les profils.
- Sur l'affiche il y a une boîtes d'allumettes, on peut lire "un homme sur deux est une femme ", dans mon idée toutes les femmes seraient rangées et celles qui sortent de cette boîte patriarcale, elles s'enflamment et deviennent ces féministes qui sont présentées dans le carnet.
- À l'intérieur du carnet là où c'est orange fluo, il y a des photos de manifestations de plusieurs époques et tu as un petit texte sur "me too", comme petite introduction de mes intentions.
Pourquoi le thème du féminisme ?
- C'était un sujet qui me touche depuis toujours, et je l'ai faits aussi pendant qu'il y avait les manifestations de NousToutes et j'avais envie de rebondir dessus.
Combien tu as tiré d'exemplaires de cette micro-édition ?
- Au final très peu. Par contre j'ai tiré plusieurs affiches et sur différents papiers fluo. Le fait que j'imprime l'affiche sur le côté blanc c'était une erreur, j'ai mal mis ma feuille et je trouvais ça bien mieux comme ça. Je trouvais ça intéressant de le recevoir blanc et quand tu l'ouvres ça t'explose à la tête.
Est ce que tu comptais le distribuer ?
- En fait, déjà la productions est cher, car j'ai plusieurs papiers. Le papier fluo coute très cher (3€ la feuille), j'ai du papier-calque et ce qui m'a demandé de faire la reliure à la main. j'ai choisi un papier un peu recyclé qui est plutôt fin et que j'ai mis du temps à trouver.
- Si c'était amener à être distribué, j'aime l'idée qu'on le récupère, qu'on le glisse dans notre sac. Vu que tu as l'affiche, tu as le choix de la garder chez toi, ou de l'afficher dans la rue comme acte de revendication. Tu es maître de ton objet, tu as la possibilité de te l'approprier. Et j'avais pensé sur l'affiche, vu qu'il y a pas mal de zone blanche, que les gens puissent marquer aussi des trucs dessus.
- Propos recueillis par Fiona Meynier
- Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité de l’édition et du multiple à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020, license CC-BY-SA.