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Le moustique, 1949

Pour cette présentation, j’ai voulu montrer un de mes petits bijoux que je collectionne depuis quelques années maintenant. Il s’agit d’un magazine « Le moustique » des années 1949 en parfait état. Je collectionne des vieux magazines pour retourner dans le temps. Durant cette présentation je vais démontrer les différences entre les magazines d’époque et ceux d’aujourd’hui. Il y a une réelle différence entre la structure de mise en page, la création et placement des publicités etc. Dans les magazines d’époque, il y a une main-d’œuvre, du savoir-faire, de la technique faite à la main qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Ces magazines deviennent pour moi des objets bien plus précieux que des bouts de papier agrafés. Il y a une simplicité, une légèreté avec une attention toute poétique qu’on y décèle, qui me touche beaucoup. On voit que c’est l’œuvre d’un humain créatif, ce que je ne ressens plus dans le magazine « Moustique » d’aujourd’hui.

Je commence la présentation en comparant deux pages de couverture, celle du magazine « Le Moustique » du 1949 et celui qui sort aujourd’hui. Nous pouvons constater qu’il y a une réelle évolution. Le magazine d’aujourd’hui montre une couverture avec des couleurs pétillantes, une photo couleur en haute résolution, avec les informations de ce que le magazine propose comme rubrique. « A la page 44 vous aller trouver une interview et à la page 29 un quiz de personnalité ». Sur la page de couverture de 1949 nous trouvons une illustration en couleur, dessinée avec seulement le logo du magazine et la date du jour. Rien de plus.

J’ai aussi mentionné que la quantité, placement et contenu des publicités de l’époque, n’ont rien avoir avec les publicités d’aujourd’hui. Dans le magazine que je présente, les pubs sont discrètement placées sur le côté des pages. Souvent dessinées ou faites avec des collages photos. Il était rare à l’époque de mettre une publicité en double pages, parfois sur une page complète mais cela était peu fréquent. Mais parlons du contenu. Les publicités de maintenant se restreignent à montrer une célébrité qui pose pour un produit. Voilà c’est tout rien de plus. Il y a aucune information sur le produit en question, le prix, d’où il provient…

Alors que à l’époque, on vous donnait le prix, les variantes, l’adresse, le numéro de téléphone, et même parfois une petite histoire rigolote qui va avec. La publicité devait créer une envie d’acheter un produit pour son utilité, en connaissance de cause. Elle devait être originale ou bien engendrer une émotion chez le futur consommateur. Je dirais même plus, les gens qui travaillaient pour la publicité, étaient des créateurs, des artistes et non des esclaves du marketing. Et c’est que nous pouvons nous apercevoir sur certaines pages, où les titres ne sont pas simplement tapés à la machine, mais dessinés de manière originales. Les typographies/calligraphies sont toujours en lien avec la thématique du texte.

Ce que j’aime par-dessus tout c’est qu’on ressent qu’il y a des personnes qui ont travaillés sur ce magazine, ils ont pris le temps de mettre leur petite touche personnelle. Qu’ils ont eu l’espace pour s’amuser un peu avec la typographie, la page de couverture. L’influence du marketing ne se ressent pas, et c’est pour cela que je collectionne des anciens magazines. Pour retrouver la simplicité des choses du bon vieux temps.

Par Laureline Veelo
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité de l’édition et du multiple à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020, license CC-BY-SA.