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I can speak with shapes

I can speak with shapes — une collaboration entre le designer graphique Bruce Usher et l’illustrateur Antti Kalevi.

Publication en impression numérique proposée par un imprimeur anglais et en collaboration avec le site web « it’s nice that » qui met en avant des créateurs.ices (photographie, typographie, illustration…).

L’idée générale du livre est de créer, avec les formes colorées de Antti Kalevi, un poème graphique. Le livre est simple, Antti Kalevi créé une forme pour chaque lettre de l’alphabet et Bruce lui se charge d’assembler ces formes pour créer des poèmes.

La clef pour lire les poèmes se trouve à la fin de l’ouvrage ce qui signifie que le.la lecteur.ice peut avoir deux lectures, la première régit par les émotions que produisent sur lui.elle les compositions abstraites, la seconde, où il.elle peut s’amuser à déchiffrer le poème caché et re-parcourir le livre sous une toute autre dimension.

Les deux artistes souhaitent parler de forme sans ajouter de texte ou un travail typographique qui alourdirait et prendrait de l’espace sur le travail des images. Mais en même temps ils souhaitent raconter quelque chose de concret avec elles, avoir une simultanéité entre l’abstrait et l’histoire concrète.

Ce « poème visuel » est un travail d’assemblage, d’imbrications pour créer à première vue des compositions visuelles, mais en sous couche écrire des poèmes simples en utilisant toutes les lettres de l’alphabet, ainsi que des formes qui correspondent à des mots (ce sont ceux qui reviennent plusieurs fois).

Ils se sont inspirés du travail de Paul Cox « Abstract Alphabet: A Book of Animals » qui lui aussi a entre autres travaillé sur la composition de mots aux travers de formes. Bruce Usher et Antti Kalevi ont tout deux voulu pousser l’idée un peu plus loin avec leurs compositions complexes et l’idée de créer des phrases et surtout une histoire.

Ce travail pose la question de l’interprétation multiple que les gens ont face aux images, chacun peut avoir sa propre manière d’interpréter les images puis de s’approprier le poème en fonction de sa première lecture qui est plus de l’ordre de l’intuition.

Donc, voila, j’aimais bien cette idée de raconter textuellement quelque chose mais sans utiliser une ligne de texte. Vraiment parler avec les images mais en faisant quand même quelque chose de concret en sous couche pour tenir le.la lecteur.ice par la main et lui permettre de comprendre un message.

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Par Lilas Houplain
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité de l’édition et du multiple à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020, license CC-BY-SA.