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Édition à son insu: le contenu d’une boîte à cithare

L’édition qui j’ai décidé de présenter n’en est pas officiellement ou plutôt, volontairement une, mais lorsque l’on a parlé en cour de ce que pouvait être effectivement une édition, j’ai de suite pensé à ceci. Lors de mon anniversaire j’ai reçu un cadeau plutôt inattendu, une cithare qu’un drôle d’ami avait acheté chez un antiquaire. Préservée dans une boite en carton rectangulaire, l’instrument datant des années 60 ou 70 est fourni avec des ‘gadgets’ ou ‘goodies' de la meme époque, et il s’agit de ce que je considère comme édition ( à leur insu).

Pour commencer j’ai été intriguée par les partitions, qui sont en papier cartonné de différentes couleurs (aujourd’hui ternies) et ont une forme en trapèze, la meme que la cithare (puisque’elles se glissent sous les cordes permettant de suivre avec les doigts la composition déssinée).

Ces neuf partitions sont je crois ne sont pas imprimées machinalement mais analogiquement (lithographies), elles sont numérotées (ex. Douce nuit est no 321) et certaines ont une image faisant référence au morceau proposé. La partition en soi est une sorte de constellation de points reliés par des lignes ou des pointillés, qui voudraient représenter le mouvement des doigts sur les cordes. Sur certaines il y a des intervention à la main, qui sont des traces de stylo bic qui modifient ou décorent le papier.

Le résultat étant des images simples, plus ou moins intuitives et d’une beauté à mes yeux pour la simplicité et la qualité de cet ouvrage commun et de leur forme non commune.

Avec ceci, toujours dans la boite, un billet de visite du magasin originel, Rue Oberkampf à Paris dans le 11ème arrondissement, l’endroit s’appelait Dipano et malgré les recherches, je peux à peu près dire qu’il n’existe plus. Le nom et l’adresse du magasin apparaissent aussi sur un multiple de trois feuilles de papier léger agrafées en deux points, deux originairement blanches et une rose, avec les informations sur l’objet musical telle la typologie mais est aussi un inventaire de possibles partitions qui peuvent se commander via poste au magasin. Cet espèce de certificat présente 673 titres divisé en plusieurs catégories comme typologie de chansons: enfantines, religieuses, à boire, folklore, classique, opérette, et succès d’hier et aujourd’hui.

En ajout, dans deux petites pochettes en papier on trouve un plectre et des cordes de rechange et un outil pour accorder l’instrument de musique.

Je ne saurais dater cet objet, d’autant plus que sur aucun des papiers parvenus il n’y a de date, mais l’odeur et la couleur ainsi que le style m’ont apportée à penser qu’il s’agissait des années 70 au maximum. Alors en regardant la catégorie de chansons proposées ‘succès d’hier et aujourd’hui’hui’, le dernier titre étant ‘noir c’est noir’ de Johnny Halliday, parue en 1966 j’en viens que c’est la date approximative.

Bien que je n’ai jamais joué d’instruments et essayas de l’accorder j’ai cassé 4 des fragiles vieilles cordes, je m’engage en écrivant ce texte d’essai à utiliser cet instrument fascinant.

Initialement, je suis restée surprise de la diversité des matériaux et la beauté des objets dans leur décadence. Les gravures je cois lithographies me rappelait je ne sais par pourquoi celle de picasso. La constellation dans son usage dans l’art contemporain et dans la recherche artistique sous forme plastique, qui que ca soit l’association dessin/étoiles m’a renvoyé aux travaux de Kiki smith. Mais surtout la merveille dans l’ouverture de l’objet, qui je répète, dans sa simplicité et insouciance de pouvoir être interprété ainsi. Durant le cour, les year box de Fluxus ont été citées, j’avoue y avoir pensé aussi, mais plus sous le concept de la boite de Pandore. Voyez la cithare a un son qui peut être très beau mais aussi assez angoissant puisque aigu et dans les représentation de l’idée mythologique de la boite de pandore, tout le mal qui s’échappe pour moi à du son. Alors j’ai pensé à l’oeuvre de David Medalla et celle ‘Contemporary Archeaology , pandora’ part 1, 2, 3. Et ce concept d’interpréter le passé proche de manière intuitive et déductive qui s’approche à l’archéologie pour étudier l’époque contemporaine. Donc ‘ vise à apporter une contribution archéologique à des études sociales plus larges du monde contemporain, en se concentrant sur l’étude des matériaux, et des choses pour arriver aux études sociologiques.’

J’ai utilisé une méthode intuitive pour découvrir qu’est-ce qu’était le contenu de cette boite, pour moi répert archéologique ?

Par Giulia Messina
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité de l’édition et du multiple à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020, license CC-BY-SA.