15.05.2020
Ces images sont des illustrations dans des livres pour enfants , Le titre indique qu'elles ont pour but d'être « plaisantes » pour de très jeunes enfants (3 à 6 ans). Cet aspect bien que subjectif semble véridique lorsqu'on regarde les images : Elles mettent en scène des personnages enfantins, dans des situations amusantes. Les pages ne sont pas surchargées d'informations ni écrites ni graphiques. On imagine facilement un enfant être attiré visuellement par ces images.
Les décors, assez simples, semblent servir d'ornementation pour les pages, plus que d'environnement pour les personnages. Bien que certaines zones soient en effet des endroits où les personnages peuvent évoluer (le chemin sur la première image, la plate-forme sur la dernière) la plus grande partie du « décor » est composé uniquement de sortes de structures de barrière, agrémentées de végétations. Il est difficile de décrire précisément ces éléments, cependant, ils n'ont pas l'air d'être des espaces où les personnages pourraient « vivre » , Ces éléments pourraient cependant servir à structurer les pages, marquer la composition et établir différentes zones, notamment celle où se trouvera le texte. On remarque tout de même que, bien que ces espaces ne fassent pas partie de la diégèse de l'histoire, un certain effort a été fait pour garder une harmonie et un lien entre le monde des personnages et le monde de l'ornementation de la page : on le voit avec les arbres dans la première image, qui sont les mêmes dans la structure de la page et sur le chemin où le personnage marche. De la même façon dans la dernière image, on retrouve des oiseaux sur la structure, qui sont dessinés de la même façon que les personnages présents au-dessus, cet-à-dire entièrement noirs, comme des silhouette.
Ainsi, bien qu'une partie du décor soit utilisé uniquement pour ornementer et structurer la page, on peut voir une volonté de garder une certaine homogénéité entre le cadre dans lequel les personnages évoluent et le décor de la page.
Cette image se situe à la fin du récit Die Geschichte von den schwarzen Buben (l'histoire du garçon noir) qui raconte l'histoire d'un enfant à la peau noire qui se fait suivre et moquer par trois autres enfants. Ces derniers finissent par se faire punir par un cinquième personnage qui les plonge dans de l'encre noire.
On trouve dans cette image le personnage de l'enfant noir (appelé « le petit Maure » dans le texte), qui porte une ombrelle. Il se dirige vers la gauche, semble assez sérieux, ou plutôt indifférent à ce qui l'entoure, bien que sa posture et sa démarche restent enfantines. Il est suivi par les trois personnages qui se sont moqués de lui, et le font encore d'ailleurs, puisqu'on voit bien leur sourire très accentué. On sait que cette image est vers la fin de l'histoire, car ces trois personnages sont représentés comme des silhouettes noires, parce qu'ils sont en effet recouverts d'encre. Ils se dirigent dans la même direction que le premier enfant, mais leur attitude est différente. Ils semblent bien plus immatures, de part leur expression moqueuse et leurs tenues (vêtements amples, chapeaux, collerettes...) qui les font ressembler à des clowns ou des bouffons, ainsi que les objets qu'ils tiennent (drapeau, cerceaux…) qui rappellent des accessoires de cirque.
Cette image et les précédentes m'évoquent les albums de Claude Ponti. J'ai d'abord fait ce rapprochement en lisant l'anecdote selon laquelle le Dr Heinchrich Hoffmann aurait dessiné et écrits ces histoires pour son enfant avant de les faire publier. En effet, il se trouve que Claude Ponti a lui aussi commencé sa carrière d'illustrateur jeunesse en dessinant un premier album pour sa fille. Le livre en question s'intitule « L'Album d'Adèle »
On peut trouver d'autres similitudes :
Déjà, dans la composition des images, qui sont structurés avec des « étages ». Bien que chez Hoffmann ces différents niveaux sont clairement marqués par l’ornementation, tandis que chez Ponti les « étages » sont marqués uniquement par les personnages qui sont sensiblement de la même taille, et tous placés sur une même ligne, forméejustement par l’alignement des personnages.
Les histoires racontées partagent aussi leur caractère absurdes et irréaliste. Les autres albums de Claude Ponti sont de meilleurs exemples de sa façon spécifique de raconter les histoires, étant donné que dans L'album d'Adèle le récit n'est pas précisément défini. Dans ses autres livres, les histoires se situent toujours dans des mondes imaginaires et incroyables, dans lesquels évoluent des personnages eux aussi bien loin du réalisme.
Caroline Collin
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020.
15.05.2021
Cette page est tirée du livre jeunesse Amusantes histoires et plaisantes images pour enfants de 3 à 6 ans du Dr Heinrich Hoffmann (ou Crasse-Tignasse écrit et illustré par Heinrich Hoffmann.) Ce recueil regroupe une dizaine de contes mettant en lumière les défauts d’enfants désobéissants et les conséquences quelque peu funestes et tragiques, découlant de leur indiscipline.
L’illustration est en couleur. Nous pouvons y voir un jeune enfant avec des cheveux ébouriffés. (Comme s’ils étaient électriques ou emmêlés) il a également de très long ongles qui semblent être aussi pointus que des aiguilles. Ses ongles ont l’air dangereux et menaçants. Il pourrait se blesser ou blesser quelqu’un. Il est mit en exergue, les jambes écartées sur une sorte de socle. (Le but est-il de le placer comme statue que l’on observe ? Comme bête de foire ?) L’illustrateur positionne l’enfant dans un espace neutre (fond blanc), on ne saurait pas vraiment définir son âge, son sexe. (il est également relativement neutre) Peut-être pour que les enfants de toutes classes sociales confondues puissent s’identifier à lui ? Et donc obéir pour ne pas qu’il leur arrive la même chose ?
Sur l’avant du socle, nous pouvons observer une paire de ciseaux et un peigne qui font référence à l’histoire. C’est en lisant le l’on comprend vraiment de quoi il s’agit. (Typographie Gothique en allemand.) En cherchant la traduction française, le texte raconte l’histoire de « Pierre l’Ebouriffé » qui refuse qu’on lui peigne la tête, qu’on le lave et qu’on lui coupe les ongles pendant un an. Il est qualifié de « sale » et de « vilain ». Il est moqué et humilié : « Il devrait se cacher sous terre ».
La façon dont le livre a été créé est intéressante aussi: “En 1845, en Allemagne, paraît « Der Struwwelpeter » ou « Pierre l'ébouriffé » qui deviendra un classique du livre d'images, traduit un peu partout dans le monde. Son auteur, le Docteur (pédiatre) Heinrich Hoffmann, déçu par les livres qu'il trouve dans les librairies, écrit ces histoires en rimes pour son enfant de trois ans, des histoires cocasses et cruelles.”
Source: https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/crasse-tignasse
Charlotte Gandara Espinosa
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020.
27.05.2022
La personne que vous voyez dessinée ici est Pierre, un jeune garçon qui refuse catégoriquement de se couper les cheveux et les ongles comme en témoigne sa belle tignasse sur sa tête et ses longues griffes au bout de ses doigts. Ce personnage est tiré de Struwwelpeter ou « Amusantes histoires et plaisantes images pour enfants de 3 à 6 ans Dr Heinrich Hoffmann » datant de 1846, et écrite par un pédiatre allemand : Heinrich Hoffmann.
Ce sont de petites fables destinées aux enfants pour les dissuader de faire des bêtises. On y retrouve plusieurs enfants qui se jouent des règles imposées par leurs parents, mais qui, se termine plutôt mal car ils se retrouvent tous puni, de façon assez cruelle et violente. (dans une des histoires un enfant finit en tas de cendre, un autre perd ses deux pouces, plutôt le pitch d’un film d’horreur qu’un conte pour enfant mais fascinant de voir qu’en 1846, l’éducation positive n’existait pas encore, et que les enfants devaient craindre d’enfreindre les règles pour devoir les respecter.)
Sur l’image, il est mis sur un socle, comme une statue, peut être qu’il vas faire un discours, peut être qu’il sera exposé dans un musée, ou bien alors serais-ce plus une bête de foire, hué et moqué par les passant au regard de son hygiène peu convenable. Mais en tout cas, sur le socle, on peut comprendre qu’il doit se faire couper les ongles et les cheveux car nous avons l’indice des ciseaux et du peigne.
Ces petites histoires à morale destinée à la bonne éducation des enfants me font beaucoup penser au recueil « Sagesse et malice de Nasreddine, le fou qui était sage ». Ce sont de petites fables du moyen orient beaucoup plus friendly et moins cruel que ceux de Struwwelpeter mais qui néanmoins, peuvent faire comprendre plusieurs aspect de la vie au plus petit, comme par exemple sur la bêtise humaine ou sur le regard et le jugement vis à vis des autres. Les deux livres offrent la même réflexion autour du concept de devenir « sage ». Malgré les différences d’année, de pédagogie et de culture.
Justine Garcia
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2022.
marginalia
https://slavsandtatars.com/printed-matter/books/molla-nasreddin