27.05.2022
Au XVe siècle une nouvelle esthétique se crée dans les pages coraniques avec des pages dites « tapis » avec ces couleurs bleu et or et où le décor floral va devenir dominant. Tout comme la Bible, le Coran était copié en plusieurs volumes mais à partir de cette période il va être copié en un seul volume, ce qui rend le livre plus sacré.
Cette double page issue du Coran est un frontispice de bleu et d’or, originaire d’Iran et datant de 1594. Ces pages qui ouvrent le livre sont en reflet sur les deux pages comme en miroir. On peut voir des ornementations, et des décors floraux qui les recouvrent. Chacune des pages se divise en trois parties avec un cadre qui les entourent. Ce cadre est orné de losanges. La géométrie a une place importante dans les motifs et la construction de pages.
Au centre se trouve une rosace bleue et doré à huit branches en arabesque entourée d’un cadre doré et de petites fleurs qui créent un motif tout autour. Aux deux extrémités de la rosace et dans un cercle au centre de celle ci, se trouvent des écritures en arabe calligraphié (ce qui est propre à l’art de l’Islam). Les écritures invitent le lecteur au respect de ce livre sacré.
Selon moi cette double page à l’ouverture du livre montre directement que c’est un ouvrage sacré et précieux, je trouve que ces couleurs éclatantes et cet aspect décoratif rend le livre encore plus beau.
Ce manuscrit vient de France du XVe siècle, nous retrouvons un encadrement très fleuri mais sans vraiment de construction géométrique et avec des figures animalières et une grande illustration qui correspond au texte. L’enluminure aux couleurs chatoyantes est aussi très dominante sur la page et le texte est minime. Les artistes étaient soumis aux obligations de se conformer au style pictural de leur époque et de leur pays. Nous retrouvons des similitudes dans l’aspect décoratif et très ornemental des deux ouvrages, les couleurs sont elles aussi très présentes.
Violette Girardin
Travail réalisé dans le cadre du cours d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2022.