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histoire·s

1499
La Grande Danse Macabre, Mathias Huss

28.05.2021

Le livre de Mathias Huss, La grande danse macabre a été imprimé à Lyon le 18 Février 1499. Huss combinait son texte avec des gravures en bois, qui illustraient des scènes de l'art macabre du Moyen Âge avec des personnes vivantes et des squelettes. La Danse macabre souligne la vanité des distinctions sociales, dont se moque le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet. Elle est supposée être une leçon morale destiné aux vivant afin qu’ils réfléchissent sur leurs conditions.

Pour la couverture de ce livre, Il s’agit également d’une gravure en bois qui a déjà été utilisé pour les deux volumes : « La Mer des Histoires » (1491). Cette gravure a été un peu modifié comme on le voit sur les photos ci-jointes. Sur la gravure de « La Mer des Histoires », il y a un « wildman » jouant de la cornemuse, sur le côté gauche. Dans la version de « La grande danse macabre », celui-ci n’est plus présent, ce qui laisse la question, pourquoi a-t-il été enlevé? En faisant mes recherches je n’ai malheureusement rien trouvé qui aurait de l’importance aux faites, que cette petite créature ait été enlevé.

La gravure la plus connue est celle qui illustre le travail dans une imprimerie, représentée sous la forme d’une « danse de mort ». Il y a quatre personne (seulement des hommes, on ne connait pas le rôle du personnage caché par la presse) qui sont à leurs place pour exécuter leurs travaux, mais ils sont visiblement dérangés par trois squelettes. Chacun de ses squelettes tient une personne par le bras, ce qui veut démontrer la danse (-> « Dance of Death »). Les deux imprimeurs (à gauche) sont séparés par une colonne (au 2/3 de l’image) du vendeur de livres qui se trouve à droite. Cette méthode, séparer deux « scènes » par un pilier est commun pour ce temps et va être souvent utiliser dans l’art des comics.

Ci-joint vous trouvez une représentation d’un théâtre japonais « nô » (= la danse de L’Onika), qui utilise la même méthode pour avoir une sorte de séparation des deux scènes, qui se trouvent dans la même pièce.

Il n'y a pas de sources qui donne des preuves que l’affiche du théâtre soit inspirée par la composition de Mathias Huss, mais personnellement je trouve que c’est très intéressant que les deux œuvres aient le mot « Danse » dans le titre et que les deux illustrations partagent la même composition avec la méthode de séparation grâce à un pilier.

Sources:

Fabio Guzzo

Travail réalisé dans le cadre du cours d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2021.