22.05.2020
La peinture « Madeleine lisant » et la photographie « Brasserie Lipp » me permettent de questionner les façons de lire et les représentations du livre (comme objet) en Europe : ces représentations sont construites et situées socialement et historiquement. « Madeleine lisant » (peinture qui date de 1445) représente une femme blanche, en position assise dans une pièce qui semble fermée, qui tient entre ses mains un livre épais avec l’intermédiaire d’un drap : comment sa façon de se positionner, de manipuler ce livre peut renseigner sur les représentations, les façons de penser le livre construites au 15e siècle ? L’utilisation du drap donne à voir un geste de protection face à la fragilité de l’objet (sous la forme du livre-codex) : son geste montre alors la valeur et la préciosité de cet objet. Ainsi, le livre est considéré comme précieux, par sa rareté et par la complexité de sa fabrication (dont l’ornementation des couvertures). En ce sens, il faut avoir une autonomie économique pour pouvoir commander et acquérir un livre (et être un homme ?).
La peinture « Madeleine lisant » et la photographie « Brasserie Lipp » me permettent de questionner les façons de lire et les représentations du livre (comme objet) en Europe : ces représentations sont construites et situées socialement et historiquement. « Madeleine lisant » (peinture qui date de 1445) représente une femme blanche, en position assise dans une pièce qui semble fermée, qui tient entre ses mains un livre épais avec l’intermédiaire d’un drap : comment sa façon de se positionner, de manipuler ce livre peut renseigner sur les représentations, les façons de penser le livre construites au 15e siècle ? L’utilisation du drap donne à voir un geste de protection face à la fragilité de l’objet (sous la forme du livre-codex) : son geste montre alors la valeur et la préciosité de cet objet. Ainsi, le livre est considéré comme précieux, par sa rareté et par la complexité de sa fabrication (dont l’ornementation des couvertures). En ce sens, il faut avoir une autonomie économique pour pouvoir commander et acquérir un livre (et être un homme ?).
Fanny Maréchal
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2020.
28.05.2021
L’œuvre étudiée est la « Madeleine lisant » de l’artiste Roger Van der Weyden, réalisée entre 1435 et 1438 et est conservée à la National Gallery à Londres. C’est une huile sur panneau de bois dont les dimensions sont 62,2 centimètres de large et 54,4 centimètres de haut.
L’artiste Roger Van der Weyden est un peintre flamand du 15ème siècle qui s’inscrit en tout point dans le mouvement des primitifs flamands. Il devient très vite de peintre officiel de la ville de Bruxelles après s’y être installé en autour des années 1430.
Son œuvre « Madeleine lisant » s’inscrit inévitablement dans le mouvement artistique des primitifs flamands de par sa réalisation. En effet, c’est une œuvre qui témoigne d’une certaine minutie traduisant de la technicité de l’artiste, mais également d’un grand réalisme dans la représentation de cette femme. Il semblerait que la femme représentée soit Marie-Madeleine, on la reconnait grâce à la présence du pot à onguents que l’on distingue au premier plan. Cet objet est l’un des attributs caractéristiques de ce personnage religieux dans l’iconographie chrétienne.
On peut maintenant se pencher sur la manière dont est représentée Marie-Madeleine. Celle-ci a la peau très pâle, le visage rond, dont les cheveux sont cachés et possède également des paupières très ovales, ce qui est en accord avec les portraits typiques des femmes à cette époque. En effet, l’œuvre réalisée en 1430, de l’artiste Robert Campin, un primitif flamand, s’intitulant « Portrait d’une femme », possède les mêmes caractéristiques dans la représentation. La peau de cette femme est pâle, ses yeux sont ovales, ses cheveux sont également cachés, et son visage est très rond. Il est donc certain que la production de Roger Van der Weyden est similaire avec celles des autres peintres de son époque.
Enfin, les couleurs employées par l’artistes sont très intéressantes, l’artiste lie une couleur très pale et monochrome, telle que le blanc sur le visage de la femme, ou bien sur la voile lui servant à cacher ses cheveux avec des couleurs plus vives, comme par exemple le vert de sa robe, qui est également caractéristique de la peinture des primitifs flamand. Cette couleur est souvent utilisée par les artistes rattachés à ce courant artistique, c’est notamment le cas du peintre Jan Van Eyck. On peut voir sur sa toile « Les époux Arnolfini », datant de 1434, que la robe de la femme a été peinte avec le même vert que la robe de Marie-Madeleine dans la composition de Van der Weyden. Les similitudes entre les œuvres de ces deux artistes amènent ainsi à penser qu’une certaine influence existe entre les différents peintres primitifs flamands.
Ainsi, l’œuvre « Madeleine lisant » s’inscrit dans le mouvement des primitifs flamands d’une part par la présence de certaines couleurs et d’autre part par la manière de représenter une femme à cette époque.
Louise Dural
Travail réalisé dans le cadre du cours d’actualité d’histoire du livre, illustration et graphisme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 2021.